Incertitudes post-COVID en entreprise | Le nouveau défi des managers

Sommaire

Welcome back au bureau ! Certains se réjouissent de retrouver les collègues, d’autres craignent de reprendre les transports en commun. C’est un fait, chacun arrive avec son panier plein de joies et d’appréhensions. Seule chose certaine, la fin des confinements et le retour à la normale ne se feront pas sans effort, ni pour les salariés, ni pour les encadrants. Se mettre dans une posture d’ouverture envers ses équipes donne au manager l’opportunité de créer un lien de confiance. La réciprocité, la sincérité et l’échange sont les clés de l’implication et de la performance collective. Lever les incertitudes post-COVID en entreprise grâce à l’intelligence émotionnelle, telle est notre conviction. Parier sur l’adhésion des collaborateurs pour garantir une bonne rentrée au travail, le challenge gagnant du manager innovant.

Lever les incertitudes post-COVID en entreprise

La posture d’écoute du manager

Le plus gros risque pour les managers ? Reprendre la vie professionnelle là où vous l’aviez laissée avant la COVID. Vos salariés sont restés longtemps loin de l’ambiance de bureau, ils ont goûté aux joies du home office et vont avoir besoin d’écoute, de bienveillance et de reconnaissance. Garde d’enfants, apprentissages scolaires, rupture avec les collègues, vous devrez extérioriser toutes ces situations vécues pour certains comme des moments traumatisants. En tant que manager responsable, attentif et attentionné, adoptez une posture d’ouverture et de partage. La météo matinale s’avère un outil très efficace pour entendre les craintes, établir un état des lieux de la situation personnelle de chaque employé. En effet, le manager bénéficie alors d’une vision globale de l’état émotionnel de ses équipes et peut adapter son discours et son comportement en fonction. De plus, c’est un terrain idéal pour apporter assistance et soutien au collègue qui en exprime le besoin. Face à sa météo « lourde », le manager lui demande comment il peut l’aider, lui ou le collectif pour se sentir en de meilleures dispositions. L’interlocuteur peut clairement énoncer son attente. L’équipe commence alors sa journée en harmonie, en empathie avec autrui et se met naturellement dans un état d’esprit collaboratif.

L’implication de vos équipes

Une étude menée par le cabinet Robert Half en 2017, soit bien avant le coronavirus montrait déjà que l’esprit d’équipe trônait sur le podium des déficiences reprochées aux collègues. Les chiffres démontrent, en effet, que ce sont les aptitudes comportementales, les soft skills qui font le plus défaut et entravent les résultats collectifs. L’implication, la motivation sera donc le maître mot de votre reprise. Le management collaboratif et participatif engage, de facto, les équipes dans une dynamique positive, source de performance.

Donner du sens à la mission de vos collaborateurs

Communiquer en toute transparence

Prérequis indiscutables pour impliquer les équipes, la sincérité et la transparence. Prenez la parole. Osez échanger sur vos doutes et sur les risques de ce retour en entreprise au goût amer de rentrée particulière post-COVID. Ainsi, vous désacralisez votre autorité hiérarchique sans la remettre en cause, au contraire. Voyant clairement le sens de leur mission et se sentant entendus dans leurs propres craintes, les collaborateurs s’engagent naturellement dans une attitude volontaire et performante. Communiquer sur ses incertitudes suppose de faire preuve d’humilité. De même, vous ne devez pas vous censurer, les gens le percevraient. Le partage du ressenti, des peurs ou espoirs après cette épidémie est un vrai outil de management travaillé dans nos interventions. Rendez à vos équipes de manière collective et à chaque membre individuellement, sa raison d’être.

Écouter et prendre en compte les retours d’expérience

Questionner sur les vécus pendant le confinement et ressentis en télétravail vous procure une source d’informations inestimable. En effet, vous bénéficiez des retours d’expérience de chaque employé. Profitez-en pour adapter votre discours, votre stratégie selon les retex et lever les différentes craintes. Faire preuve de réactivité et tenir compte des comportements de chacun met automatiquement vos équipes en confiance et dans une situation de confort. Le psychologue, Jacques Lecomte, pour sa part, considère que « nous sommes profondément et intimement liés aux autres et que le bien-être de chacun dépend de celui d’autrui ».

Enfin, ritualiser

Est-il vraiment nécessaire de rappeler le principe du cercle vertueux ? Vous avez identifié des manœuvres fédératrices ? Ritualisez-les ! Répéter les actions quotidiennes sources de bien-être et de performance entraîne la mise en place d’habitudes bienfaisantes. Si la confiance du manager envers ses collègues implique la réciproque, il en va de même pour toutes les marques d’empathie. Pareillement, les gestes concrets, comme la météo, les points réguliers ou autres techniques managériales qui tranchent avec l’éloignement des visioconférences et des confinements doivent se réitérer. Ainsi, vous ancrez ces rites positifs et rassurants dans le quotidien de l’entreprise et dans l’efficacité de chacun et, par conséquent, de l’équipe.

La performance collective par l’intelligence émotionnelle

Connais-toi toi-même

400 ans AV. J.-C., Socrate avait déjà compris la logique collective avec cette injonction personnelle « Connais-toi toi-même ». Daniel Goleman, docteur en psychologie et auteur de l’intelligence émotionnelle, se base, entre autres, sur les travaux de P. Salovey et JD Mayer, pour revenir sur cette formule et l’appliquer au monde professionnel actuel. Développer la conscience de soi est la première constituante de cette intelligence. Identifier ses propres émotions permet de s’en défaire plus facilement et donc de ne pas les imposer aux autres. D’autre part, prendre une bonne décision suppose de rester neutre et objectif, donc de ne pas se laisser submerger par ses ressentis personnels.

Pour mieux comprendre les autres

Nous y voilà enfin ! Le cœur de cet article, sa substantifique moelle ! Selon Lisa Bellinghausen, docteur à l’université de Paris Descartes, « l’émotion est l’atout qui fait la différence ». Elle aussi considère que la gestion des émotions, les vôtres et celles de vos collaborateurs facilite la communication. Elles aident à l’épanouissement personnel, et à la performance collective. La conscience sociale et la maîtrise des relations humaines sont deux autres composantes de l’intelligence émotionnelle. Utilisez-les pour lever vos incertitudes et rassurer vos équipes.

Et privilégier l’adhésion sociale pour fédérer vos équipes

Lors du forum économique de Davos, les spécialistes, dont Lucie Lauras, responsable du Centre de l’intelligence émotionnelle, s’accordent désormais sur le fait que « les managers qui réussissent sont ceux qui suscitent l’adhésion par leurs émotions et par leur force de conviction qui leur permettent de développer la confiance et la motivation de leurs équipes. »1

Gérer et utiliser les émotions s’avère fédérateur et porteur de dynamique dans les rapports managériaux. C’est pourquoi Christopher Haag, professeur en comportement organisationnel à EM Lyon Business School, explique que « cette compétence est recherchée par les entreprises. Elle est une aide précieuse pour faire face aux situations complexes ».

L’avenir privilégiera les compétences émotionnelles

La gestion des émotions fait donc officiellement son entrée dans l’entreprise. Et, cette nouvelle vision des choses ne cesse de prendre de l’importance. Des études nous font comprendre que d’ici 2030, les compétences émotionnelles feront partie intégrante des critères de recrutement d’un collaborateur, aux dépens des aptitudes manuelles. On voit notamment que les heures travaillées à utiliser son intelligence émotionnelle et ses compétences sociales passent de 119 à 148, les qualités cognitives renforcées de 140 à 151, etc.

Le rôle des sciences dans cette nouvelle approche managériale

Intelligence émotionnelle et santé physique du manager

Les déductions des scientifiques vont plus loin et corrèlent l’intelligence émotionnelle à la santé physique. Un manager émotionnellement intelligent gère mieux son stress donc diminue les risques de burn-out. Les souffrances corporelles telles que maux de dos, de ventre, de tête se font plus rares. Enfin, il équilibre davantage sa vie personnelle avec sa vie professionnelle et gagne en confiance en soi.

Petit rappel historique de la notion d’intelligence émotionnelle

Vulgarisés en France par Denis Goleman dans les années 2000, les travaux des scientifiques Salovey et Mayer mettent en lumière cette sensibilité intrinsèque et naturelle à chaque être humain dès les années 90 aux USA. Et si Freud2 avait déjà œuvré en ce sens avec l’« affect », ils sont les premiers à utiliser le terme aujourd’hui répandu d’intelligence émotionnelle. Ils réfléchissent à l’impact de cette faculté tant dans la vie privée que dans le monde professionnel. Des études universitaires3 parlent même de passage de « proscription des émotions à leurs prescriptions ».

Alors convaincu que l’arme contre les incertitudes de cette période post-coronavirus dans votre entreprise sera votre propre intelligence émotionnelle ? Vous souhaitez vous prémunir de cette nouvelle compétence et aller la chercher au plus profond de vous-même pour l’exploiter auprès de vos équipes ? Contactez-moi, je vous explique tout cela !

Nos sources (hormis notre intime conviction ???? et nos connaissances approfondies en coaching et facilitation de dynamique collective) :

1 : l’Usine Nouvelle

2 : l’Érudit

3 : Psychologie du travail et des organisations. Travaux de D. Lhuillier

L’intelligence émotionnelle de Daniel Goleman

Travaux de Lisa Bellinghausen

Dernières publications

Partager cet article