Comment les drivers influencent notre comportement ?
Sommaire
« Fais pas ci, fais pas ça ». Non, il ne s’agit pas que d’une célèbre chanson française ni d’une série télévisée. Vous les connaissez ces petites voix qui s’invitent, s’incrustent subrepticement dans votre cerveau et vous hérissent le poil. Parties intégrantes de notre personnalité, les injonctions pèsent sur nos réactions, décisions et valeurs. Taïbi Kahler, psychologue spécialiste de l’analyse transactionnelle identifie cinq messages contraignants, ou drivers. Nous les possédons tous, mais un ou deux prédominent. Prendre conscience de ces modes de fonctionnement automatiques permet de différencier nos forces de nos limites et de travailler en conséquence. Comprendre comment les drivers influencent notre comportement, le premier pas vers la libération et un juste équilibre des choses.
Injonctions reçues pendant l’enfance de la part de nos apprenants, parents, grands-parents, fratries, éducateurs, professeurs, les drivers ou messages contraignants font partie de nous. Ces petites phrases anodines, dépêche-toi, applique-toi, ne pleure pas, deviennent astreignantes à force de répétitions. Elles déterminent notre rapport à l’action, car elles représentent la condition sine qua non pour obtenir la reconnaissance. En effet, le « sinon » sous-entendu véhicule leur impérativité et vous met au garde-à-vous. Et, si elles participent à nous construire et à nous transmettre des forces, elles influencent aussi nos valeurs, nos croyances et nos comportements. Les plus dominants des cinq messages contraignants se transforment alors en poids et entravent notre libre arbitre, se révélant réellement limitants. Ils agissent comme des pensées inhibant la réussite. Comment les repérer ? Grâce à des tests drivers, une série de questions, un autodiagnostic.
Comprendre le fonctionnement des injonctions permet de les appréhender, les reconnaître et identifier leurs bienfaits comme leurs désagréments. Cela aide surtout à les réguler. Cette étude suppose de faire le lien entre son vécu personnel et professionnel, son comportement, sa gestion du stress, etc.
C’est en recherchant ce que ces messages apportent de positif, forces, ressources, ou de négatif telles que les limites que Taïbi Kahler aboutit à la notion de drivers. Il en identifie cinq. Lesquels ?
Driver | Sois fort
Vous vous souvenez ? « Ne pleure pas, sois courageux, arrête de te plaindre ». Le driver « sois fort » persuade que la vie est dure et demande du courage, convainc que rien ne s’acquiert sans efforts.
La personne résiste à la pression, cache ses émotions, n’appelle jamais à l’aide et trouve seule des solutions. Rigoureuse et vaillante, elle performe en tant de crise.
Elle n’écoute pas ses émotions ni ses besoins. Elle devient intolérante, méprisante envers ceux qu’elle considère comme faibles. Elle se renferme et ne délègue pas. Elle reste insensible aux besoins et priorités des autres membres de l’équipe.
Driver | Fais plaisir ou sois gentil
Qui n’a jamais entendu « sois gentil, tu me fais de la peine, je suis fatigué, ne sois pas égoïste » ?
Le driver « fais plaisir » rend la personne de bonne compagnie, elle se montre altruiste et empathique. Elle dépense de l’énergie pour le bonheur des autres et s’intègre bien dans les équipes.
Elle ne sait pas dire non, par peur de blesser, requiert l’approbation d’autrui pour se rassurer et devient victime de son dévouement.
Driver | Fais des efforts
Rappelez-vous « Donne-toi du mal, à vaincre sans effort, on triomphe sans gloire ».
Ce type d’expression incite à mettre toujours plus d’ardeur à la tâche, rend la pénibilité obligatoire et fait craindre la critique.
La personne est patiente et persévérante.
Mais elle se complique les choses, reste insatisfaite et a peur du jugement. Elle délègue difficilement et ne demande pas l’aide de ses collaborateurs.
Driver | Sois parfait
Ces mots résonnent encore chez vous ?« C’est pas mal, mais tu pouvais faire mieux, tu vaux mieux que ça ».
Le sujet rend un travail d’excellente qualité et tire l’équipe vers le haut. Il est perfectionniste et exigeant.
Il peut s’égarer dans les détails, devenir rigide, il n’ose pas déléguer. Il en oublie ce qui est important dans sa mission. Il peut finir, à force de chipotements, par démotiver ses collaborateurs.
Driver | Fais vite ou dépêche-toi
L’horloge vous parle encore aujourd’hui ? « Arrête de traîner, tu me fais perdre mon temps, tu vas encore être en retard »
Le driver « fais vite » rend la personne efficace notamment dans l’urgence.
Elle est agitée et insuffle du stress, se met trop de pression. Elle croit que la rapidité prévaut à la qualité. Elle méprise donc les plans d’action et minimise les phases de préparation.
Se libérer des messages contraignants | Les antidotes
C’est désormais clair, les drivers façonnent notre personnalité et nous arment pour vivre en société, évoluer sereinement en équipe, donner de soi en bonne harmonie. Les choses se compliquent lorsque les injonctions nous bloquent et deviennent limitantes. Vous pouvez toujours faire le choix de ne plus les subir.
Pourquoi parle-t-on d’antidote ? Le message-driver dominant agit comme une toxine, le message-antidote va à contresens et incite à retrouver un juste équilibre dans son comportement.
Ainsi, à chaque message contraignant correspond un message antipoison.
Message à soi-même
En plus de l’antidote, le manager doit évoluer envers ses équipes et ses collaborateurs.
Sois fort
Sois ouvert.
S’autoriser, écouter ses limites et celles de son corps
Il favorise l’expression des ressentis (météo émotionnelle, entretien individuel).
Il facilite l’expression des besoins et des demandes
(OSBD, DESC).
Sois gentil
Pense aussi à toi.
Dire non sans culpabiliser et se souvenir que si on déplait, être respecté s’avère tout aussi important que d’être aimé.
Se récompenser de ses succès et faire preuve d’assertivité.
Il prend soin de ne pas surcharger ses collaborateurs.
Il donne de la reconnaissance régulièrement.
Il encourage ses collaborateurs à poser leurs limites et à dire non.
Il les aide à exprimer leurs besoins.
Fais des efforts
Réussis à ta mesure.
Faire ses choix, simplement, et une chose à la fois avec des pauses entre chaque tâche.
Refuser ou différer les travaux difficiles ou trop courts en délai.
Il pose des objectifs SMART à ses équipes.
Il met en place un suivi régulier.
Sois parfait
Sois réaliste.
Évaluer la juste qualité nécessaire, et lâcher prise sur le superflu.
Il est attentif à la gestion de son temps.
Il rassure ses collaborateurs.
Il dit stop quand il y a de la surqualité ou du surcontrôle.
Il donne des objectifs SMART.
Fais vite
Laisse-toi du temps
Il donne des indications de temps.
Quand c’est possible, il donne des marges de temps plus larges.
Il demande aux collaborateurs de planifier et d’organiser leur emploi du temps.
Analyse transactionnelle | C’est quoi ?
Éric Berne, père de l’analyse transactionnelle (ou AT) part d’un postulat « ce sont les gens qui choisissent leur destinée et leurs décisions peuvent être changées ». Pour lui, chaque être humain a de la valeur. Dès les années 1950, il base donc sa théorie psychologique et sa méthode psychothérapique sur une notion optimiste avec la certitude que l’homme fait et assume ses choix. Selon lui, il présente trois facettes qui le façonnent, l’enfant, le parent et l’adulte. Son but ? Aider les gens à améliorer leurs échanges et comportements avec les autres.
Taïbi Kahler, étudie la structure de la personnalité et détermine les drivers en tentant de classer les raisons pour lesquelles on se trouve en état de stress au point de perdre de la maîtrise de soi. Il reçoit le prix Eric Berne Memorial Scientific Award en 1977 pour ses travaux sur la personnalité.
Je veux connaître mes drivers, je télécharge le guide.
Comprendre les drivers, c’est facile ! Mais reste à prendre conscience que ces injonctions interfèrent avec nos prises de décisions. Une fois cette première étape effectuée, testez-vous pour identifier le ou les drivers dominants et commencer à les maîtriser en utilisant les messages antidote. Managers, cet outil peut améliorer les relations dans vos équipes et créer une collaboration basée sur l’empathie. Le concept vous interpelle ? Contactez-moi !
Comment les drivers influencent notre comportement ?
Sommaire
« Fais pas ci, fais pas ça ». Non, il ne s’agit pas que d’une célèbre chanson française ni d’une série télévisée. Vous les connaissez ces petites voix qui s’invitent, s’incrustent subrepticement dans votre cerveau et vous hérissent le poil. Parties intégrantes de notre personnalité, les injonctions pèsent sur nos réactions, décisions et valeurs. Taïbi Kahler, psychologue spécialiste de l’analyse transactionnelle identifie cinq messages contraignants, ou drivers. Nous les possédons tous, mais un ou deux prédominent. Prendre conscience de ces modes de fonctionnement automatiques permet de différencier nos forces de nos limites et de travailler en conséquence. Comprendre comment les drivers influencent notre comportement, le premier pas vers la libération et un juste équilibre des choses.
Comprendre comment les messages contraignants influencent notre comportement | Analyse transactionnelle
Injonctions reçues pendant l’enfance de la part de nos apprenants, parents, grands-parents, fratries, éducateurs, professeurs, les drivers ou messages contraignants font partie de nous. Ces petites phrases anodines, dépêche-toi, applique-toi, ne pleure pas, deviennent astreignantes à force de répétitions. Elles déterminent notre rapport à l’action, car elles représentent la condition sine qua non pour obtenir la reconnaissance. En effet, le « sinon » sous-entendu véhicule leur impérativité et vous met au garde-à-vous. Et, si elles participent à nous construire et à nous transmettre des forces, elles influencent aussi nos valeurs, nos croyances et nos comportements. Les plus dominants des cinq messages contraignants se transforment alors en poids et entravent notre libre arbitre, se révélant réellement limitants. Ils agissent comme des pensées inhibant la réussite. Comment les repérer ? Grâce à des tests drivers, une série de questions, un autodiagnostic.
Comprendre le fonctionnement des injonctions permet de les appréhender, les reconnaître et identifier leurs bienfaits comme leurs désagréments. Cela aide surtout à les réguler. Cette étude suppose de faire le lien entre son vécu personnel et professionnel, son comportement, sa gestion du stress, etc.
C’est en recherchant ce que ces messages apportent de positif, forces, ressources, ou de négatif telles que les limites que Taïbi Kahler aboutit à la notion de drivers. Il en identifie cinq. Lesquels ?
Driver | Sois fort
Vous vous souvenez ? « Ne pleure pas, sois courageux, arrête de te plaindre ». Le driver « sois fort » persuade que la vie est dure et demande du courage, convainc que rien ne s’acquiert sans efforts.
La personne résiste à la pression, cache ses émotions, n’appelle jamais à l’aide et trouve seule des solutions. Rigoureuse et vaillante, elle performe en tant de crise.
Elle n’écoute pas ses émotions ni ses besoins. Elle devient intolérante, méprisante envers ceux qu’elle considère comme faibles. Elle se renferme et ne délègue pas. Elle reste insensible aux besoins et priorités des autres membres de l’équipe.
Driver | Fais plaisir ou sois gentil
Qui n’a jamais entendu « sois gentil, tu me fais de la peine, je suis fatigué, ne sois pas égoïste » ?
Le driver « fais plaisir » rend la personne de bonne compagnie, elle se montre altruiste et empathique. Elle dépense de l’énergie pour le bonheur des autres et s’intègre bien dans les équipes.
Elle ne sait pas dire non, par peur de blesser, requiert l’approbation d’autrui pour se rassurer et devient victime de son dévouement.
Driver | Fais des efforts
Rappelez-vous « Donne-toi du mal, à vaincre sans effort, on triomphe sans gloire ».
Ce type d’expression incite à mettre toujours plus d’ardeur à la tâche, rend la pénibilité obligatoire et fait craindre la critique.
La personne est patiente et persévérante.
Mais elle se complique les choses, reste insatisfaite et a peur du jugement. Elle délègue difficilement et ne demande pas l’aide de ses collaborateurs.
Driver | Sois parfait
Ces mots résonnent encore chez vous ? « C’est pas mal, mais tu pouvais faire mieux, tu vaux mieux que ça ».
Le sujet rend un travail d’excellente qualité et tire l’équipe vers le haut. Il est perfectionniste et exigeant.
Il peut s’égarer dans les détails, devenir rigide, il n’ose pas déléguer. Il en oublie ce qui est important dans sa mission. Il peut finir, à force de chipotements, par démotiver ses collaborateurs.
Driver | Fais vite ou dépêche-toi
L’horloge vous parle encore aujourd’hui ? « Arrête de traîner, tu me fais perdre mon temps, tu vas encore être en retard »
Le driver « fais vite » rend la personne efficace notamment dans l’urgence.
Elle est agitée et insuffle du stress, se met trop de pression. Elle croit que la rapidité prévaut à la qualité. Elle méprise donc les plans d’action et minimise les phases de préparation.
Se libérer des messages contraignants | Les antidotes
C’est désormais clair, les drivers façonnent notre personnalité et nous arment pour vivre en société, évoluer sereinement en équipe, donner de soi en bonne harmonie. Les choses se compliquent lorsque les injonctions nous bloquent et deviennent limitantes. Vous pouvez toujours faire le choix de ne plus les subir.
Pourquoi parle-t-on d’antidote ? Le message-driver dominant agit comme une toxine, le message-antidote va à contresens et incite à retrouver un juste équilibre dans son comportement.
Ainsi, à chaque message contraignant correspond un message antipoison.
S’autoriser, écouter ses limites et celles de son corps
Il facilite l’expression des besoins et des demandes
(OSBD, DESC).
Dire non sans culpabiliser et se souvenir que si on déplait, être respecté s’avère tout aussi important que d’être aimé.
Se récompenser de ses succès et faire preuve d’assertivité.
Il donne de la reconnaissance régulièrement.
Il encourage ses collaborateurs à poser leurs limites et à dire non.
Il les aide à exprimer leurs besoins.
Faire ses choix, simplement, et une chose à la fois avec des pauses entre chaque tâche.
Refuser ou différer les travaux difficiles ou trop courts en délai.
Il met en place un suivi régulier.
Évaluer la juste qualité nécessaire, et lâcher prise sur le superflu.
Il rassure ses collaborateurs.
Il dit stop quand il y a de la surqualité ou du surcontrôle.
Il donne des objectifs SMART.
Quand c’est possible, il donne des marges de temps plus larges.
Il demande aux collaborateurs de planifier et d’organiser leur emploi du temps.
Analyse transactionnelle | C’est quoi ?
Éric Berne, père de l’analyse transactionnelle (ou AT) part d’un postulat « ce sont les gens qui choisissent leur destinée et leurs décisions peuvent être changées ». Pour lui, chaque être humain a de la valeur. Dès les années 1950, il base donc sa théorie psychologique et sa méthode psychothérapique sur une notion optimiste avec la certitude que l’homme fait et assume ses choix. Selon lui, il présente trois facettes qui le façonnent, l’enfant, le parent et l’adulte. Son but ? Aider les gens à améliorer leurs échanges et comportements avec les autres.
Taïbi Kahler, étudie la structure de la personnalité et détermine les drivers en tentant de classer les raisons pour lesquelles on se trouve en état de stress au point de perdre de la maîtrise de soi. Il reçoit le prix Eric Berne Memorial Scientific Award en 1977 pour ses travaux sur la personnalité.
Je veux connaître mes drivers, je télécharge le guide.
Comprendre les drivers, c’est facile ! Mais reste à prendre conscience que ces injonctions interfèrent avec nos prises de décisions. Une fois cette première étape effectuée, testez-vous pour identifier le ou les drivers dominants et commencer à les maîtriser en utilisant les messages antidote. Managers, cet outil peut améliorer les relations dans vos équipes et créer une collaboration basée sur l’empathie. Le concept vous interpelle ? Contactez-moi !
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Sources :
Concernant Éric Berne
L’analyse transactionnelle
Le site francophone de l’analyse transactionnelle
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