Un problème sans solution est un problème mal posé, disait Einstein. En entreprise, l’art et la manière d’exposer une problématique à l’équipe revient au manager. Ce dernier cumule plusieurs rôles : prendre conscience du dysfonctionnement, le questionner, l’annoncer à ses collaborateurs et les impliquer dans sa résolution. Le remède miracle : l’intelligence du groupe. Capitaliser sur les compétences individuelles, favoriser la libre réflexion pour faire émerger des idées novatrices : une approche constructive de l’intelligence coopérative. À son arc, le manager dispose de plusieurs flèches. Chapeaux de Bono, World Café ou Cover Story, 3 outils de facilitation d’intelligence collective pour viser au cœur du problème et booster la performance. Quelle méthode testerez-vous en premier ?
Cultiver l’intelligence collective
Les Chapeaux de Bono : les 6 couleurs pour faciliter la pensée collective éclairée
Six thinking hats : processus de réflexion simple et efficace
Naturellement, le flux de nos pensées domine le bon sens. Émotion, information, logique et critique se mélangent au détriment d’une réflexion organisée.
La méthode de facilitation de Bono s’inspire de la maïeutique de Socrate. Elle conduit à découvrir et à formuler des vérités enfouies sous de multiples considérations.
L’outil de Bono sort les équipes du flou et les aide à une pensée construite et constructive. La pensée latérale remplace la pensée verticale dans le sens où elle évite toute censure.
Dans la pensée verticale, l’idée doit être validée pour faire partie de la suite du processus. Avec les chapeaux de Bono, la réflexion passe par six stades, chacun représenté par une couleur pour une exploration exhaustive et libre de la problématique évoquée.
Chaque membre revêt un chapeau (imaginaire ou pas) et adopte la façon de penser correspondante.
⚪️ Le penseur blanc parle de manière factuelle et objective.
Il répond à la question : quels sont les faits ?
🔴 Le penseur rouge énonce ses intuitions sans se justifier.
Il répond à la question : que ressentez-vous ?
💚 Le penseur vert sort des sentiers battus.
Il répond à la question : quelles sont les solutions possibles ?
⚫️ Le penseur noir informe des risques et appelle à la prudence.
Il répond à la question : quels sont les risques, avantages et inconvénients ?
💛 Le penseur jaune partage ses rêves.
Il répond à la question : que mettre en œuvre pour telle solution ?
🔵 Le penseur bleu anime et mène le jeu, il en est le garant.
Il répond à la question : Comment organiser la mise en œuvre de la solution retenue ?
Dans quel cas utiliser la méthode des chapeaux de Bono ?
Faciliter l’intelligence du groupe à l’aide des chapeaux s’avère pertinent si le manager souhaite que son équipe :
- regarde la situation sous un nouvel angle ;
- admette la pluralité des points de vue ;
- s’autorise à explorer des voies inédites ;
- allie une vision globale et long termiste ;
- décide de manière éclairée ;
- établisse un plan d’action opérationnel.
Utiliser la méthode des chapeaux permet à un collectif de s’aligner et de créer l’adhésion à un projet.
Les points forts des chapeaux de Bono
✅ Développer la capacité d’adaptation à un changement.
✅ Simplifier la compréhension.
✅ Favoriser les échanges et l’écoute entre les individus.
✅ Mieux connaître les attentes et les besoins de chaque membre de l’équipe.
✅ Impliquer les collaborateurs dans le sujet du jour.
✅ Cadrer les modes de réflexion.
💡 À titre personnel, cette méthode nous montre notre mode de pensée habituel. Information parfois difficile à déceler seul.
Le petit plus de Mylène 😉
Mixer les chapeaux de Bono, méthode déjà ludique, au Carrousel pour encore plus de dynamique.
En séance de brainstorming, la conjugaison des deux techniques booste l’équipe.
Le saviez-vous ? 🤔
Méthode développée par Edward de Bono (1933-2021), psychologue, médecin et spécialiste en sciences cognitives.
C’est Edward de Bono qui en parle le mieux.
Le World café : l’intelligence collective par le dialogue facilité
Discussion intime autour d’un café : l’émergence d’idées hors sentiers battus
La sémantique world café vise à rappeler le dialogue qui s’installe naturellement autour d’une bonne tasse de café chaud. L’ambiance intimiste mêle les réflexions émotionnelles aux apports rationnels.
Maximiser à la fois la liberté créatrice et l’efficacité collaborative, tel est l’enjeu de l’outil de coaching : world café. Conceptualisé par Juanita Brown* et David Isaacs, il stimule l’intelligence collective des organisations.
Pour plus de responsabilité et d’engagement, l’équipe vote en amont pour le sujet considéré prioritaire selon le cadre enjeux/ambitions donné par le manager.
Un atelier world café se déroule en 3 temps :
- Les débats. De petits groupes traitent de plusieurs questions.
- La fertilisation croisée. Les participants changent de place et contribuent à une nouvelle thématique avec leur point de vue, éventuellement bonifié des premiers échanges.
- La consolidation. Le facilitateur résume, en plénière, les idées qui ont émergé de l’animation.
Dans quel cas choisir l’outil du world café ?
Le manager opte pour un world café s’il veut que son équipe :
- crée du lien par un dialogue libéré ;
- fasse circuler et polliniser les idées ;
- profite des connaissances et compétences individuelles ;
- co-élabore une vision du futur ;
- impulse le changement.
Le World Café mobilise l’ensemble des acteurs de l’organisation (ici de l’équipe) pour un moment fort de construction collective.
Les points forts du World café
✅ Appréhender une problématique globale.
✅ Adopter une attitude visionnaire (plus que de générer un plan d’actions immédiates).
Le petit plus de Mylène 😉
Laisser les collaborateurs se positionner sur la thématique qui les intéresse le plus. Généralement, les groupes s’équilibrent naturellement. Ainsi, les groupes sont les garants de la mise en œuvre du plan d’action construit avec les idées de tous.
Après que les porte-paroles ont fait leur restitution globale à leur équipe, leur octroyer un tour supplémentaire pour qu’ils participent aussi à la contribution d’idées.
Cet atelier d’intelligence collective s’avère un parfait ice breaker si la thématique est lourde ou controversée.
Le saviez-vous ? 🤔
* Juanita Brown et David Isaacs n’imaginent pas le World Café, ils le vivent. Alors qu’ils discutent entre amis dans le jardin, un orage éclate. Tous se réfugient à l’intérieur. Des groupes de discussion se forment naturellement. Le concept est né.
Cover Story : l’approche visionnaire et commune d’un projet
La mise en scène d’un projet réussi
Le cover story fait appel à un autre type de réflexion et ouvre à la créativité. Il permet de se projeter pour travailler la vision future. Les collaborateurs imaginent leur avenir à 3, 5 ans ou plus. Le but est de confronter les perceptions individuelles pour les faire converger et trouver un sens commun inspirant.
Outil d’animation collective très puissant, le cover story propose une activité très pratico-pratique.
Concrètement, les participants (en sous-groupes) :
- ferment les yeux et se transposent quelques années plus tard alors que le projet est un succès avéré ;
- imaginent et créent, à l’aide de simples papiers, crayons et divers journaux qu’ils découpent, la couverture d’un magazine qui vante leur réussite.
Cette plaquette comporte a minima :
- un titre choc ;
- les messages clés, bénéfices de leur approche ;
- les arguments en faveur du projet ;
- le point fort qui prouve que leur réalisation est remarquable ;
- les étapes nécessaires à sa mise en place.
Dans quel cas opter pour la Cover Story ?
Cet outil de facilitation d’intelligence collective s’adapte particulièrement bien pour :
- harmoniser les perceptions individuelles ;
- trouver un intérêt commun et motivant ;
- définir un plan d’action réaliste pour la mise en œuvre du projet.
Les points forts de la Cover Story
✅ Se projeter individuellement.
✅ Confronter les perceptions.
✅ Converger.
✅ Faire appel à la créativité.
✅ Trouver un sens à un projet parfois imposé aux équipes par l’organisation.
Le petit plus de Mylène 😉
Terminer l’animation du Cover Story par un SWOT.
Les équipes font l’inventaire de leurs :
- forces (S : strength) ;
- faiblesses (W : weakness) ;
- opportunités (O : opportunities ) ;
- menaces ( T : threat)
pour mener à bien ce projet et élaborer un plan d’action.
Créativité, compassion, collaboration, communication, réflexion collective :
Les 5 C de l’intelligence collective.
Autres outils de facilitation d‘intelligence collective
La météo managériale
Questionner les participants d’une réunion sur leur météo intérieure libère de la charge émotionnelle individuelle. Cela diminue aussi la charge mentale du collectif par le jeu des neurones miroirs. Elle permet au manager de prendre le pouls de son équipe, de travailler sa posture et de choisir les outils de facilitation adaptés.
Idéal pour l’inclusion, la météo managériale connecte les membres entre eux et distille confiance et lâcher-prise.
✅ Elle répond à plusieurs objectifs.
- Poser les choses. Chacun exprime son état émotionnel (ses réussites ou ses difficultés) à l’aide d’outils complémentaires tels que la roue émotionnelle ou les valises et les ballons. Célébrer les victoires et partager ses vulnérabilités.
- Se libérer de son état d’esprit du moment pour se concentrer sur la réunion.
- Pour le manager, obtenir une photographie générale du collectif.
- Développer l’empathie et la coresponsabilité individuelle pour plus d’attention à l’autre.
Le retex
Abréviation de retour d’expérience, le retex recueille et synthétise les données récoltées. L’analyse de ces informations sert de base à la définition d’un plan d’action. Le manager s’assure de sa mise en œuvre et de son suivi.
Le retex offre :
- un inventaire des connaissances ;
- un diagnostic de la situation ;
- une valorisation des expériences.
Ainsi, une équipe capitalise sur ses savoirs communs et évolue dans un cadre collectif.
Le retex permet d’optimiser ce qui a bien fonctionné et de travailler sur ce qui pourrait être fait différemment lors d’un prochain projet (feedforward).
✅ L’avantage est donc pluriel. Les équipes :
- grandissent ;
- ancrent leurs apprentissages ;
- font preuve d’amélioration continue.
« L’activité primordiale de l’entreprise créatrice de savoir est de rendre le savoir individuel accessible aux autres »,
Ikujiro Nonaka – Le knowledge Management, Harvard Business Review (1999)
Les ateliers double compétence
Chez SmyleTeam, nous affectionnons particulièrement le Team Building Musical. L’animatrice, accompagnée de son chef d’orchestre, met au diapason les membres d’une équipe. Il suffit de quelques heures pour que les compétences individuelles servent le projet commun : les bases de l’intelligence collective.
Les collaborateurs gagnent en confiance en eux, car ils se découvrent des talents cachés. Ils prennent conscience qu’ensemble, ils forment un tout harmonieux.
Le team building musical se déroule en une journée pour une mise en œuvre rapide (l’après-midi) grâce à l’expérience du matin. Il s’agit d’une nouvelle approche collaborative qui cumule « vivre l’instant présent, ressentir et partager ». Elle permet de s’ouvrir à l’autre et de prendre conscience des talents respectifs. Elle implique les participants dans un nouveau projet.
Les analogies entre l’entreprise et l’orchestre sont particulièrement éclairantes. Le chef d’orchestre et les musiciens partagent une aventure, s’appuyant sur des règles et des valeurs communes. Un orchestre est un regroupement d’artistes formés dans leur individualité. Et pourtant, lors du concert, le public entend un collectif.
Tout savoir sur le Team Building Musical
✅ L’atelier double compétence :
- renforce la cohésion et la synergie ;
- fait naître un autre état d’esprit ;
- développe une compréhension mutuelle ;
- facilite l’intégration d’un nouveau collaborateur ;
- augmente le potentiel de chacun ;
- pose les bases d’une feuille de route.
La facilitation : clé de performance
Si les bienfaits des ateliers d’intelligence collective ne sont plus à prouver, leur mise en action peut s’avérer compliquée pour un manager non outillé. De nombreuses méthodes existent. Toutes présentent des avantages et répondent à un objectif précis. Le facilitateur sélectionne le meilleur atelier selon le public et l’objet de la réunion.
Je veux que mes équipes bénéficient de la meilleure énergie.Je fais appel à Mylène, facilitatrice d’intelligence collective.