Opposée à la pensée analytique et cartésienne, la systémique apparaît au milieu du XXe siècle. Elle répond à des problématiques complexes d’un monde impermanent. Cette méthode voit, en l’organisation, un ensemble où chaque élément interagit avec les autres. Pour le manager, cette pensée considère l’entreprise et les équipes comme un tout où les rôles prédominent les hommes et les femmes. Ce mécanisme libère les collaborateurs des responsabilités individuelles, favorise la créativité et l’innovation. Découvrez les fondements de l’approche systémique en management et comment ses 5 principes vous amènent, vous leaders vers plus de performances et d’intelligence collective.
Approche systémique en entreprise : de quoi parle-t-on ?
Qu’est-ce que le systémique ?
Bonne question !
L’approche systémique considère l’organisation comme un tout. Cet ensemble harmonieux génère des interactions entre les éléments et sous-éléments qui le composent. Ce tout appartient à plusieurs autres groupes.
Un système est un ensemble d’éléments en interaction dynamique, organisé en fonction d’un but.
Joël de Rosnay, Le macroscope.
Exemple 💡
Le service des ressources humaines comporte plusieurs divisions : recrutement, formation, paie, etc. Les RH répondent au pôle des indirects et à l’entreprise en général. Cette dernière, quant à elle, appartient à un secteur d’activités, à une zone géographique, etc. La systémie, c’est comprendre cet enchevêtrement de relations.
Considérer l’entreprise comme un système vous permet de :
- faire le point sur les interactions, les rôles de chacun ;
- revenir sur les expériences négatives, notamment grâce aux feedbacks, car les faits représentent le mouvement du système ;
- se mettre en posture du pas de côté pour imaginer une approche différente.
À savoir que chaque modification dans les interactions impacte l’ensemble du système.
Les principes de l’approche systémique
La qualité émergente
Retirez un seul élément et la qualité de l’ensemble disparaît.
Exemple 💡
L’idée de votre collaborateur à laquelle vous n’auriez jamais pensé tout seul.
Le tout excède la somme de chaque élément.
L’homéostasie
Comme le corps humain régule sa température, quelle que soit la météo, le système cherche l’équilibre en dépit des contraintes.
Exemple 💡
L’entreprise augmente son CA malgré une disparité dans l’engagement de chacun.
L’équifinalité
Chaque système est unique et un même comportement engendre des conséquences différentes selon l’environnement.
En coaching, nous savons pertinemment qu’une technique peut faire des miracles chez l’un et rester inefficace chez l’autre.
Les 5 principes de l’intelligence relationnelle systémique
L’intelligence relationnelle systémique suppose de se concentrer sur l’entreprise dans son ensemble et non plus sur chaque individu. Le modèle ORCS* définit 5 piliers.
1 – L’état permanent d’émergence
Nous vivons dans un monde impermanent, VUCA (volatil, incertain, complexe et ambigu). L’intelligence relationnelle et systémique (IRS) invite à innover à partir des changements et non pas de les subir.
2 – La démocratie profonde
En systémique, chaque voix est une voix du système. Peu importe son statut, son ancienneté ou son opinion. Le manager crée les conditions pour que chacun s’exprime sans enjeu. Il s’aide d’outils managériaux tels que le « oser dire » ou les 3P.
3 – L’intelligence générative
La créativité et l’innovation effraient parfois et génèrent de la résistance au changement. Avec l’IRS, le manager appelle à se questionner sur les idées émergentes en adoptant un point de vue plus haut et plus large. Il accueille ces nouveaux projets comme des révélateurs d’une réalité qu’il veut découvrir.
4 – Les rôles
Ici, le manager pense rôle avant de penser individu. Le leadership lui-même appartient au système et non au dirigeant. Ainsi, un manager doté d’intelligence systémique délègue facilement et place sa confiance dans ses équipes. L’ego perd son emprise.
5 – Une identité unique
Ce qui fonctionne à la concurrence ne convient pas forcément à son organisation. Le leader adapte ses outils de management à ses équipes et au contexte. Il se base sur les feedbacks, les retours d’expérience et juge de ce qui vaut la peine d’être suivi ou au contraire, les méthodes à éviter.
Approche systémique en management : des attitudes vertueuses
La systémie, un outil puissant pour manager efficacement.
Concrètement, quels sont les domaines d’application de la systémie pour vous, managers ?
Penser en système
1 – Identifier le sujet à étudier.
➡️ Exemple, trouver de nouveaux talents, recruter.
2 – Délimiter les systèmes de l’étude.
➡️ À quels systèmes appartiennent les collaborateurs que je recherche ?
3 – Étudier ce système.
➡️ Lister les réseaux identifiés et réfléchir à leurs interactions.
4 – Cartographier.
➡️ Schématiser les acteurs et leurs connexions pour faciliter la tâche du groupe de travail.
Ainsi, pour recruter, vous élargissez le champ des zones de recherches possibles : réseaux sociaux, réseaux locaux, associations, communication interne, cooptation, etc.
Poser un regard neuf
Modifier ses filtres et ses paradigmes développe les compétences managériales. Responsable de service ou leader, peu importe votre niveau hiérarchique, vous adoptez une vision à 360 ° pour plus de recul. Ainsi, vous raisonnez organisation et non plus individu. Vous pensez système !
Améliorer les relations internes et externes
Libérés du regard du N+1, les collaborateurs échangent davantage, débattent, gagnent en confiance. L’approche systémique sort du prisme de la responsabilité individuelle. La communication se fluidifie et devient plus efficace en interne comme avec les partenaires extérieurs à l’entreprise. Vous améliorez votre gestion des relations et la résolution des conflits, car le dialogue ouvert permet à chacun de s’exprimer. Les conflits larvés disparaissent.
Les enjeux cachés des conflits en entreprise.
Gérer des situations complexes
Le maître mot : l’agilité. Face au monde actuel, aux situations changeantes, les entreprises doivent se montrer flexibles pour rester performantes.
Et si la rentabilité de votre équipe dépendait finalement d’un autre service ? La parfaite connaissance des interactions entre les différents pôles vous amène à considérer la résolution de problèmes de manière plus large. Des solutions innovantes émergent.
Gagner en productivité
Place à l’innovation et à la créativité. Les leaders 4.0 proposent des espaces de travail basés sur l’écoute que chaque salarié intègre sur volontariat.
Par exemple, un groupe planche sur un dysfonctionnement récurrent. Motivé et impliqué, chaque collaborateur émet des hypothèses, apporte sa vision. Ensemble, le collectif trouve des solutions novatrices et mène lui-même la conduite du changement. La résolution de problèmes devient gain de productivité et augmente les performances.
Le projet Aristote : 5 leviers d’une équipe performante.
Le manager utilise son intelligence émotionnelle et ses capacités d’écoute.
Les qualités d’un coach formé à la systémie
Un coach formé à l’intelligence systémique s’assure de la participation active et concertée de toutes les parties. Il utilise notamment son écoute et son intuition pour proposer la meilleure mise en action et l’approfondissement de l’apprentissage. Il favorise la curiosité et la créativité.
Ce coach vous aide à appréhender les limites de l’approche systémique. En effet, conçue pour anticiper, la systémie ne réagit pas naturellement aux brusques changements de marché (boursier par exemple).
Pour ma part, je suis formée au coaching selon le modèle Co-ActifTM de l’école ORCS. J’utilise des outils de consultation, de facilitation, d’éducation et de médiation.
J’intègre l’IRS dans mon approche de l’intelligence émotionnelle et sociale. En effet, tout changement suppose trois types de réflexion.
1 – Les émotions
➡️ Que se passe-t-il pour moi ? Comment je veux changer ?
2 – La société
➡️ Comment les autres réagissent au changement ? Comment puis-je les aider ?
3 – Les relations systémiques
➡️ Comment les expériences de chacun représentent l’expression du système ?
➡️ Comment passer de son expérience à celle du système ?
L’approche systémique répond aux problématiques des organisations modernes. Elle s’adapte aux situations fluctuantes et aux salariés en quête de sens. Elle favorise l’implication des équipes pour plus d’agilité et de performances. Les managers, les leaders qui maîtrisent cette soft skill sauront préserver les talents et amener leur entreprise vers toujours plus d’innovation. En serez-vous ?
Je veux me former à l’intelligence systémique, je contacte Mylène.
*ORCS : organization and relationship coaching systems