4 étapes logiques pour développer son intelligence émotionnelle

Sommaire

Réunions, meetings, séances de travail, entretiens individuels et collectifs, que de beaux moments d’échange. Que de montagnes russes aussi pour le manager ! Entre réactions surdimensionnées et ressentis affectifs déplacés, les relations humaines demandent souvent tact et empathie. La capacité à comprendre et traiter ses émotions et celles de son équipe s’avère une compétence managériale sans prix. Pourquoi ? Car c’est la première marche vers une gestion humaine raisonnée et situationnelle. Comment développer son intelligence émotionnelle ? Identifier, comprendre et réguler ses émotions : ingrédients de la formule concoctée par Lisa Bellinghausen, docteure en psychologie, pour devenir un leader empathique, engageant et inspirant. Quelques gouttes de ce breuvage, ou plutôt quelques lignes à lire, et vous comprendrez la logique à tenir. À vous de jouer !

Identifier ses émotions pour éveiller sa sensibilité émotionnelle

Écouter les déclencheurs corporels et cognitifs

Lire les émotions générées dans certaines situations

Identifier le besoin caché

Le modèle Anne-Laure Nouvion

Comprendre ses émotions pour les relier à un ressenti

Qualifier une émotion en termes d’intensité

Percevoir les risques et vertus des émotions

Réguler ses émotions

Passer en mode action

Les émotions deviennent vos alliées

S’entraîner pour développer son intelligence émotionnelle

1. Identifier ses émotions pour éveiller sa sensibilité émotionnelle

Écouter les déclencheurs corporels et cognitifs

La métaphore de la main de Daniel Siegel, neuropsychiatre américain, montre bien que nos émotions nous déconnectent de notre capacité à réfléchir. Comment ? 

  • La biologie de notre corps se modifie. Le cœur s’accélère, la respiration devient difficile, les muscles se tendent et le ventre se fait douloureux.
  • Notre comportement change. Le visage se crispe et blanchit. Le manager bafouille face à l’assistance.
  • Pensées et ressentis sont bouleversés. Le manager entre dans un processus mentalisé, on parle alors de sentiments.

Je visionne la vidéo sur la métaphore de la main.

De même, les pensées automatiques, vous savez, ces petites voix qui s’insinuent et brouillent la pensée. Mais si, vous les connaissez :

  • ce n’est pas juste ;
  • je ne vais pas y arriver, etc.

Elles aussi entravent notre réflexion.

Lire les émotions générées dans certaines situations

Comment faire le lien entre un symptôme physique (décrit juste avant) et une émotion ? Le comportement est un indice révélateur. Ainsi, fuir devant un problème signifie que la peur nous domine.

La conscience et la connaissance de soi permettent de savoir quelle émotion pointe. Chacun possède ses propres indicateurs. 

À noter qu’il existe les déclencheurs internes (mes pensées, ce que je me dis de la situation, mes croyances limitantes) et externes (ce que je vois et qui produit des effets sur moi). 

Identifier le besoin caché

On sait notamment que la colère révèle une injustice, la peur prévient d’un danger, la tristesse alerte sur un besoin de lien ou encore que la joie traduit une satisfaction. Daniel Goleman, père de l’intelligence émotionnelle en entreprise, rappelle que les émotions sont des incitations à l’action. Le manager se posera la question : « que me dit mon corps ? ». J’ai mal au ventre à l’idée d’entrer en réunion. Très bien ! Quelle émotion se cache derrière : peur, colère ou autre ? Quelle information cette émotion essaie-t-elle de me transmettre ?

En bon encadrant, il fera le même diagnostic pour ses collaborateurs en l’interrogeant sur ses émotions.

Une bonne appropriation de la gestion de ses propres émotions aidera le manager, avec le temps, à gérer celles des autres. En attendant, le simple fait de reconnaître qu’il se passe quelque chose chez son collaborateur et en tenir compte va entraîner son cerveau. C’est un pas vers le développement de son intelligence émotionnelle.

Le modèle Anne-Laure Nouvion

On retrouve, dans le triptyque « déclencheur ; émotion ; besoin », le modèle de cette docteure en biologie. Selon elle, nos émotions agissent sur trois composantes : physiologique, comportementale et cognitive. Pour comprendre le fonctionnement du cerveau et le « défi de communication entre la raison et les émotions », elle crée un modèle établi sur deux bases : 

  • le cerveau bas (reptilien et limbique), le siège des émotions, qu’elle nomme pilote protecteur ;
  • le cerveau haut (néocortex) qu’elle identifie comme exécutif.

Le premier ressent le besoin de sécurité, le second, de sens. Ses recherches démontrent que le pilote protecteur (cerveau bas) est quatre fois plus actif que l’exécuteur. Elle prouve ainsi que l’Homme est un être d’émotions plus que de raisons. D’où la dissonance entre les émotions et la réflexion. Or, à l’instar d’un vaisseau conduit par deux pilotes, les deux doivent être d’accord et synchrones. En faire des alliés permet de gérer ses émotions et d’adapter son comportement.

2. Comprendre ses émotions pour les relier à un ressenti

Ça y est ! Vous savez comment vous fonctionnez. Vous avez atteint la première marche pour affiner votre intelligence et votre compréhension émotionnelles. Bravo ! Passons à la deuxième : le déchiffrage.

Qualifier une émotion en termes d’intensité

En tant que manager, vous pouvez poser les choses pour mesurer vos émotions. Prenez, par exemple, une échelle de 1 à 7. 1, étant une émotion peu intensive et 7, le maximum. Ainsi, ce que l’on qualifie rapidement de colère, commence en fait dès la moindre contrariété pour grimper jusqu’à la rage. De même, l’appréhension devient peur et finit en terreur. La fleur des émotions est le repère pour cette réflexion.

Ce travail d’assimilation émotionnelle suppose de trier entre les informations utiles et les données parasites.

Faire cette lecture permet de passer en mode logique. C’est un exercice que vous pouvez aussi proposer à vos collaborateurs qui se déclarent en colère, dégoûtés ou tristes. 

Percevoir les risques et vertus des émotions

Quel but à cela ? En tant que responsable de vos équipes, vous affinez vos compétences émotionnelles et relevez les vertus et les risques de chaque émotion. Ainsi, la colère a la vertu d’obliger à poser des limites, se respecter et faire en sorte que les autres nous respectent. C’est un moyen de lutter contre l’injustice.

En revanche, si elle perdure, cette colère s’intensifie de manière démesurée par rapport à la situation de base. Attaques verbales, violences disproportionnées remplacent alors une gestion saine et sereine de la source initiale de conflit.

Le coaching notamment aide les managers à rester objectifs, ne pas souffrir de dissonance cognitive et optimiser leurs compétences émotionnelles.

3. Réguler ses émotions

Passer en mode action

Courage ! Voici la dernière étape pour déployer vos capacités émotionnelles. Vous allez apprendre à agir sur vos pensées. Vous ne subirez plus, au contraire, vous interviendrez. Quand on vit une situation, elle passe par nos filtres personnels. La réalité de départ devient alors notre perception de la réalité. Et là, le scoop : en agissant sur votre interprétation et vos pensées, vous jouez sur l’intensité de l’émotion. Tout naturellement, vous adaptez alors votre comportement externe. Vous mettez en place des actions appropriées aux faits réels.

Les émotions deviennent vos alliées

Vous transformez votre émotion pour qu’elle devienne aidante pour votre objectif opérationnel. Si oui, alors tout va bien. Faites-la perdurer ! À l’inverse, si vous sentez que cette émotion est contre-productive, demandez-vous comment la modifier pour qu’elle se transforme en ressource. Reparcourez l’intensité de ses vertus et de ses risques et évaluez si elle vous porte ou si elle vous freine. Bien entendu, rien n’est jamais binaire. Les émotions ne sont pas manichéennes. Vous pouvez jouer de nuances et limiter leur intensité. Ainsi, vous diminuez aussi les risques tout en gardant le bénéfice de leurs vertus. Usez de pensée positive pour apaiser les tensions et modérer les élans.

Jouez avec les émotions ressources. Vous ressentez de la tristesse ? Connectez-vous à :

  • la fierté, elle vous donnera confiance en vos capacités ;
  • à l’espoir, il vous aide à vous projeter ;
  • à l’intérêt, ses opportunités d’apprentissage vous donnent envie d’aller de l’avant, etc.

4. S’entraîner pour développer son intelligence émotionnelle

Le cerveau est un muscle. Au même titre que vous faites du fitness, faire travailler la matière grise augmente ses capacités. À chaque déclencheur, prenez le temps de l’identifier, de le comprendre en l’évaluant. Enfin, anticipez les conséquences d’une bonne gestion ou, à l’inverse, d’un manque de prise en compte de cette émotion.

Je ressens de la peur. Très bien ! Pourquoi ? Qu’est-ce que cette peur me donne envie de faire ? Elle me pousse à quelle action : la fuite, l’attaque… Prenez l’habitude de chercher quelles informations cette peur essaie de vous transmettre. Identifier le besoin caché derrière l’émotion s’acquiert avec l’entraînement. Cette capacité relève de l’intelligence émotionnelle et s’apprend avec le temps.

Bonus : jeu 

Matrice de Cooper et Sawaf, quotient émotionnel (QI), séances de coaching, autant de méthodes pour mieux gérer les émotions, exploser vos soft skills et devenir le manager « idéal ». En toute logique, l’intelligence émotionnelle est une affaire d’êtres humains et de sensibilités, de troubles et de joies qu’il convient de comprendre. Sa maîtrise est source de performance pour l’équipe.

Je veux développer mon intelligence émotionnelle et devenir un manager source de bien-être collectif. Je contacte Mylène.

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