Comprendre et écouter ses émotions | La clé pour adapter son comportement
Comprendre les 6 émotions de base
La fleur des émotions | Aquarelle de nos ressentis
Déchiffrer ce qu’il se passe dans le cerveau
Connaître la chimie des émotions
Décrypter l’anatomie des émotions | La métaphore de la main
Identifier l’information cachée | Vertus des émotions
Être à l’écoute des symptômes révélateurs
Que faisiez-vous le 11 septembre 2001 ? Votre capacité à répondre à cette simple question résume toute l’importance de nos ressentis. Si elles captent l’attention et la mémorisation, les émotions influencent nombre de nos réactions. Joie, tristesse, peur, colère, surprise et dégoût découlent d’une alchimie formidable imaginée par le cerveau limbique. L’amygdale notamment dose les hormones et neurotransmetteurs, messagers chimiques que les synapses transmettent aux cellules pour envoyer une information. Votre estomac se noue ? Normal, c’est le symptôme physiologique de la peur. Identifier leur processus et interpréter leur message permet de comprendre ses émotions et d’adapter son comportement. Hissons-nous au sommet des montagnes émotionnelles, entre cerveau reptilien, cortex et écoute de soi !
Comprendre les 6 émotions de base
Les 6 émotions primaires
Quelle merveilleuse machine que le cerveau humain ! Plusieurs milliards de neurones communiquent grâce à des hormones chimiques, les neurotransmetteurs. Ces derniers envoient les messages aux différents organes du corps. La plupart de ces consignes voyagent dans notre plus totale indifférence (ordre au cœur de battre, aux poumons de respirer, etc.). D’autres, en revanche, embellissent notre journée (la joie) ou nous tétanisent littéralement (la peur).
Paul Ekman, psychologue américain du XXe siècle, étudie les expressions faciales suivant la méthode FACS Facial Action Coding System. Il définit alors la notion d’émotion primaire et ajoute la surprise et le dégoût aux émotions de base déjà identifiées à l’époque.
- La joie
- La peur
- La surprise
- Le dégoût
- La colère
- La tristesse
La fleur des émotions | Aquarelle de nos ressentis
Ce visuel permet de comprendre que les émotions de base se déclinent à l’infini en différents degrés de puissance. Le cerveau met à notre disposition une très large palette de nuances, de couleurs. En les mélangeant, de nouvelles variations voient le jour. Comme jaune et bleu font vert, contrariété et dégoût donnent naissance au mépris. Chaque situation vécue se dessine alors comme une nouvelle aquarelle.
Ainsi, la joie navigue entre extase et sérénité. La tristesse nous porte de la songerie au désespoir. La peur commence par une simple appréhension et se termine en terreur. La colère, quant à elle, apparaît sous la forme d’une simple contrariété et peut se transformer en rage.
Déchiffrer ce qu’il se passe dans le cerveau
Connaître la chimie des émotions
Selon ce que vous vivez, la chimie de votre cerveau s’adapte pour vous créer la recette nécessaire pour déclencher le comportement adapté.
Le cerveau libère les hormones et crée l’émotion. Il sécrète :
- la dopamine quand il détecte joie, énergie, récompense. Quand vous lisez vos résultats d’objectifs de vente peut-être ?
- l’ocytocine révèle une sensation de bonheur (marche, yoga, méditation) ;
- la mélatonine favorise le sommeil ;
- la sérotonine équilibre les émois ;
- le cortisol, hormone du stress, met en tension. Idéal pour mobiliser son énergie avant un rendez-vous important.
Décrypter l’anatomie des émotions | La métaphore de la main
Daniel Siegel, neuropsychiatre américain propose ce modèle de régulation émotionnelle, basé sur la métaphore de la main.
Notre cerveau se constitue de trois couches cérébrales superposées.
- Le cerveau reptilien ou cerveau réflexe (représenté par la base de notre pouce) permet les fonctionnements automatiques, comme la respiration ou la digestion.
- Le cerveau limbique (le pouce) est le siège des émotions stockées depuis notre naissance, notamment dans le noyau (l’amygdale). Cette dernière évalue la valeur émotionnelle d’une entrée sensorielle. L’hypothalamus contrôle la réponse involontaire (respiration accélérée) et l’hippocampe fait le lien avec les souvenirs.
???? L’expression cerveau limbique remonte à 1952, initiée par Paul Mac Lean, neurobiologiste américain.
Ces deux premières couches constituent le tronc cérébral ou cerveau moyen.
- Enfin, le cortex (doigts) accompagne notre réflexion et le néocortex (ongles) régule nos émotions, forme notre moralité, développe notre empathie et prise de décision.
Une mauvaise gestion des émotions laisse le tronc cérébral prendre le contrôle. Il agit alors en mode automatique, nous déconnecte de notre cerveau pensant et favorise les comportements inadaptés.
La prise de conscience de ce processus permet de faire une pause, d’accueillir nos perceptions, les écouter pour inhiber cette escalade. On peut alors se reconnecter à notre capacité de réflexion et agir en pleine conscience face à une situation déplaisante. On évite ainsi aux mots de dépasser notre pensée. On contrôle nos actions.
Source de l’image : médecine intégrée
Identifier l’information cachée | Vertus des émotions
Daniel Goleman, père de l’intelligence émotionnelle, relève avec pragmatisme que « pour l’essentiel, les émotions sont des incitations à l’action ». Rappelons d’ailleurs qu’étymologiquement, ce mot se compose d’« émo » (emovere pour mouvement) et « tion » pour action.
La fonction première de notre cerveau est de nous protéger, ne l’oublions pas. C’est cette capacité d’anticipation qui veille à la pérennité de l’Homme sur Terre.
Il agit tel un détecteur de menace, il nous avertit d’un danger et se met en mode survie pour faire réagir le corps. Chaque jour, il traite des milliers d’informations, les stimulus, et propose une réaction émotionnelle. Chacune d’entre elles tient un rôle bien particulier. Dorénavant, ne considérez plus les émotions comme négatives ou désagréables, écoutez-les, et entendez leur vertu d’alerte et d’information.
- La colère révèle une injustice, elle signale que nos valeurs viennent d’être heurtées ou qu’un besoin n’est pas respecté.
- La peur prévient un danger. Elle est utile, car invite à la prudence. Immédiatement, on enclenche une action de protection.
- La tristesse nous informe du besoin de lien. Elle attire notre attention sur ce que nous venons de perdre (au sens propre ou figuré). Elle nous permet de faire notre deuil, d’une personne ou d’une situation. Grâce à elle, on trouve une solution d’adaptation pour continuer notre route.
- La joie nous fait ressentir de la satisfaction. Un souvenir procure un sentiment plaisant et serein. Une bonne nouvelle nous emplit de bonheur.
- Le dégoût, rejet ou aversion alertent contre la toxicité d’une personne ou d’un aliment, par exemple.
Véritables alliées, nos émotions nous éclairent sur nos ressentis profonds.
Être à l’écoute des symptômes révélateurs
Naturellement, nous assimilons nos émotions aux sensations physiques.
« Quand je me rends à mon entretien annuel, mon poil se hérisse, mes jambes ramollissent, mon cœur s’accélère et je manque d’oxygène ». Votre cortex déduit que vous avez peur. Selon l’étude publiée sur cairn.info relative à la neuroanatomie de l’émotion, « cette dernière est un sentiment, un phénomène mental traduit par une expression somatique. ».
Pour mieux comprendre le stress, il est important de prendre conscience des trois symptômes (physiques, comportementaux et intellectuels).
Les symptômes physiques
Le rythme cardiaque s’accélère, la respiration s’approfondit, le plexus est douloureux et la peau perd ses couleurs. Pourquoi ? Pour que nous adaptions nos comportements.
Le cerveau pompe le sang pour favoriser l’irrigation des membres. Il modifie la respiration pour envoyer plus d’oxygène à ces mêmes membres. Il monopolise les énergies et les restitue pour nous mettre en capacité de choisir un comportement qu’il considère adapté à la situation (en l’occurrence, le combat ou la fuite).
Les symptômes comportementaux
L’attaque, la fuite ou l’inertie sont les trois comportements symptomatiques d’une mise en mode « survie ».
Les symptômes intellectuels
Les hormones de stress remontent au cerveau dans les zones de mémorisation et de langage. Voilà pourquoi les mots et la pertinence dans vos propos vous manquent quand vous paniquez.
Être attentif à nos réactions symptomatiques amorce la reprise de contrôle sur nos émotions.
Adapter son comportement
Aristote avait déjà posé ce défi dans son Éthique à Nicomaque : « tout le monde peut se mettre en colère. Mais il est difficile de le faire pour des motifs valables, contre celui qui le mérite et au moment voulu ».
Les émotions s’imposent à nous, la difficulté est de contrôler nos comportements. Le psychologue Herbert Simons parle de fonction interruptive. C’est notre difficulté à prendre des décisions ou adopter une attitude appropriée quand on est soi-même en proie aux troubles.
Tout se joue dans notre capacité à assurer une communication claire et fluide entre la raison et les émotions. Pour cela, écoutons ce que nos émotions nous disent. Nous les identifions alors et nous nous reconnectons à notre cerveau pensant pour adapter notre posture en pleine conscience.
Savoir identifier les émotions et repérer les signaux corporels permet de comprendre le message caché de l’émotion.
La peur = danger = message de mise en protection = besoin de sécurité.
Là, nous passons alors en mode logique.
- Comment me mettre dans les meilleures conditions de sécurité ?
- Sur une échelle de 1 à 7, à combien je juge mon émotion ? Est-ce de l’inquiétude, de la peur, de la terreur ?
- Est-ce raisonnable en fonction de ce que je vis ?
Identifier les vertus et les risques à être dans cet état émotionnel est une aide pour soi, et aussi pour les autres.
Enfin, on peut décider de modifier cet état de manière éclairée pour obtenir les effets positifs.
Comment ?
En allant chercher les émotions ressources.
Exemple, la fierté ou l’intérêt sont des émotions ressources face à la peur.
Comment gérons-nous ? 3 étapes !
Anne-Laure Nouvion, formatrice experte en neurosciences, rappelle que « si on ne choisit pas ses émotions, on peut choisir ce que l’on en fait ».
Finissons par une sensation agréable qui résume la force de l’écoute de soi : la douceur du Petit Prince de Saint-Exupéry qui déclare qu’« on ne voit bien qu’avec le cœur, l’essentiel est invisible pour les yeux ». Comprendre ses émotions n’est finalement rien d’autre que de porter une attention particulière à nos ressentis, les accepter, les interpréter et choisir le meilleur comportement. Sinon, comme les drivers, elles dictent notre comportement. Nous l’avons compris, les symptômes servent d’alerte, pas d’injonctions.
Je me reconnais dans cet article, je contacte Mylène pour qu’elle m’aide à gérer et maîtriser mes émotions.
Accueillir ses ressentis pour gagner en performances, est-ce possible ? Ce sera l’objet d’un prochain article dédié au manager et à la gestion des émotions. Mais avant, nous vous expliquerons tout sur l’intelligence émotionnelle. Laissez-nous vos coordonnées pour être informé des publications.
Sources :